La mort fine de Morphée (feat Super-Banal)

"Le sommeil est une sorte de protection, si paradoxal que cela puisse paraître." (Samuel Beckett)

 

    Super-Banal

Les yeux fermés en voyage dans mes rêves
La pluie tombe, le Soleil en éclaircie
Il y a tout le monde, l’harmonie est là aussi
Le bruit, une symphonie, m’envole dans les nuages
Une vague déferlante d’enrobage, j’suis en quête de paysage
Puis, sursaut, quatre fois que le réveil sonne
Quelques personnes se disputent le caniveau
Dans la rue ça klaxonne, les voisins s’bastonnent
Gueulent comme des animaux
La quête a commencé les sondages et les pétitions
Les mêmes questions sans interruption
Ca verbalise du 11€ à répétition
Et merde de chien les oiseaux te chient dessus
Ca crie, ça se bouscule
Les gens s’affolent, ça fait foule
Vivement que j’me renvole et que j’me la coule cool

    Bilbo Baggins

Calé cool, calumet, cocotte collée-collée
Carrément craquante, compétition de charisme
Et là se dresse un sale bruit strident
Qui crisse mes dents et dresse mon épine dorsale
Je ne rêve plus je crève, c’est quoi ces faux gens
Bus, métro (putain j’suis où) la vie c’est urgent
Laissez-moi tranquille j’étais bien aux Bahamas
Je ne veux pas revenir les pieds dans la mélasse
Un contrôleur passe et sans dire bonjour
Me fait face. Moi je le prends avec humour
« Ticket » aboie-t-il. Non merci
J’en ai déjà un, peut-être un autre jour
La réalité me colle à la peau
Comme une putain d’énigme d’Edgar Allan Poe
J’veux un son qui détend et un peu de repos
Un hamac, un sombrero, un Pulco et du tempo

    Super-Banal

Dans mes rêves où est la réalité
Aux frontières du réel, proche de l’au delà
J’essaye d’être éveillé mais la vérité est ailleurs
Car quand je fais dodo c’est trop beau
Mes songes placebo me font mal au moral
J’suis pris dans une spirale infernale
Qui au réveil me met dans l’embarras
Pour un peu j’en perdrais mon aura
Et à l’aurore tout recommencera

    Bilbo Baggins

J’ai rêvé de peace (sweet dreams are made of this)
Et de l’amour au fond de tes iris
J’ai vu des fleurs parsemer notre maison
Les pleurs, les rires de nos bambins dans le gazon
J’ai eu une vision émerveillée
Non, c’était trop bon je ne veux pas me réveiller
Laissez moi vivre dans un monde onirique
Mais dormir c’est mourir un peu la vie est ironique

    Super-Banal

Tout petit par la fenêtre j’planais j’flânais de la planète
Un rêve de gosse dans la tête
Un jour « balek » j’partirais à sa conquête
En attendant pour la contempler j’vais m’coucher
Couette, oreiller et la lucidité est enraillée

    Bilbo Baggins

Eppeda, il m’faut mon Eppeda
Pour dormir autant que médite un petit Bouddha
A l’heure où sortent les voleurs d’écrans tactiles
Moi je m’emporte dans les vapeurs psychoactives
Car besoin de sève, besoin de rêve
Quand chaque matin la vie m’achève
Elle est une ellipse entre la naissance et la mort
Une éclipse, le Nirvana c’est quand tu t’endors